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affiche de l’exposition Hors-Champ

Avec Hors-champs, deuxième volet d’une réflexion sur le patrimoine culturel immatériel développée avec l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel et plusieurs partenaires helvétiques, l’équipe du MEN aborde le thème de la construction et de l’usage des images en anthropologie.

La focale porte en premier lieu sur le dessin, la photographie et le film, dont les apports respectifs furent considérables pour la discipline, mais elle intègre également l’exposition, dans laquelle l’image est construite en trois dimensions et permet une immersion partielle ou totale du visiteur.

Dans ces quatre domaines, la mise en scène est une affaire de point de vue, de cadrage, de choix et de délimitation de champs: pour différentes raisons, certaines esquisses sont abandonnées, certains événements restent dans l’ombre, certains rushs n’apparaissent pas dans le montage final, certains objets restent enfermés dans les dépôts. Le propos suggère par conséquent la mise hors champ qu’entraîne l’exercice d’un point de vue et souligne les relations complexes entre ce qui est révélé par l’image et ce qui reste hors de son cadre.

Le parcours de l’exposition aborde différentes modalités qui imprègnent profondément les pratiques et les représentations muséographiques: classer les objets et les personnes, évoquer le geste et le corps des absents, esthétiser les objets et les activités humaines, représenter au plus près une réalité toujours fuyante, se remémorer les acteurs et les événements, voire transcender le banal en provoquant des chocs et des associations d’idées. L’exposition déploie ces modalités sur trois niveaux de mise en scène contrastés: une approche analogique liée à l’histoire des musées, une exploration digitale associée au développement des nouvelles technologies et une vision poétique associant l’art et l’ethnographie pour produire une approche critique de la représentation.

Explorant la métaphore du froid associée à la congélation patrimoniale ou muséale, l’exposition aborde également celle du réchauffement proposé par le regain d’activité dans le domaine du patrimoine immatériel. Mais s’il est très présent à travers les missions de Jean Gabus, les allusions à l’exposition Les Esquimaux hier... aujourd’hui (1976), le film mythique de Robert J. Flaherty Nanook of the North (1922) et diverses expéditions polaires, le Grand Nord n’est qu’une toile de fond, un prétexte pour dérouler la carte permettant d’investir les registres et les niveaux de réalité balisés par les images.

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